Pakistan: Une veuve chrétienne et son collègue musulman innocentés après avoir été accusés de blasphème.

Au Pakistan, un tribunal abandonne les charges de blasphème, contre Mussurat Bibi, chrétienne et femme de ménage dans une école, et son jeune collègue musulman: Muhammad Sarnad. La décision est prise sept mois après leur mise en liberté conditionnelle. Le partenaire de CSI reconnait un « jugement historique ».

Mussarat Bibi avec Muhammad Sarmad (à gauche) et Anjum, partenaire CSI, après l’acquittement. csi

Les deux accusés ont été acquittés le 8 décembre grâce aux efforts de leurs avocats et d’Anjum: partenaire de Christian Solidarity International
Bibi et Sarmad ont passé 23 jours en prison pour blasphème avant d’être libérés sous caution le 12 Mai.

 

Acquittement avec honneur

Anjum a salué “un jugement historique dans lequel les deux victimes ont été innocentées et acquittées avec honneur. » « Toutes les religions devraient être respectées et leurs adhérants traités avec dignité”, a-t-il ajouté.

« J’ai l’impression d’avoir recupéré ma vie”, a déclaré avec soulagement Mussarat Bibi, qui rend gloire à Dieu, et remercie son équipe d’avocats, ainsi que CSI. “J’avais peur que le juge ne prononce une nouvelle peine lorsqu’il m’a convoqué au tribunal. Au lieu de cela, il a dit, ‘Votre affaire est résolue et vous êtes blanchi de toute accusation. Vous pouvez partir maintenant.’”

Bibi dit qu’elle a toujours eu l’assurance que Dieu la sauverait.

Le grand père de Muhammad Sarmad: Umer Din a lui aussi exprimé sa joie. “J’étais si inquiet! Il n’est encore qu’un jeune garçon et nous avions tellement d’espoir d’un futur radieux pour lui. Aujourd’hui, nous sommes heureux de célébrer son acquittement”, a-t-il déclaré.

Des pages du Coran accidentellement brulées

Bibi, veuve et mère, travaillait à l’école pour fille de Arifwala, province du Pendjab, aux côtés de Sarmad. Elle était responsable du ménage pendant que lui était en charge du jardinage. Le 19 avril elle et Sarmad (18 ans) nettoyaient un debarras de l’école. Face à une montagne de déchets, ils décidèrent de mettre le feu aux vieux documents. Ne sachant pas lire, ils ignoraient que la pile de papiers comprenait des pages du livre sacré musulman: le Coran.

Un informateur signala le duo à la police, qui les arreta le même jour et les plaça en garde à vue.

Lorsque Anjum, le partenaire de CSI, appris leur arrestations, il s’est immédiatement rendu à Arifwala. Il pu expliquer aux musulmans les plus influents que ces deux personnes n’avaient pas intentionnellement mis le feu aux pages du Coran, évitant alors d’éventuelles émeutes.

 

Menace d’emprisonnement à perpétuité

Cependant, Bibi et Sarmad ont tous deux été inculpés en vertu de l’article 295B du Code pénal pakistanais, qui se lit comme suit: “Quiconque souille, endommage ou profane volontairement une copie du Saint Coran ou d’un extrait de celui-ci ou l’utilise de manière dérogatoire ou à des fins illégales est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité.”
Depuis que les lois actuelles du Pakistan sur le blasphème sont entrées en vigueur en 1987, près de 2 000 personnes ont été accusées de blasphème ; 78 personnes ont été assassinées extrajudiciairement après avoir été accusées.

*Pour des raisons de sécurité, nous ne faisons pas référence à notre partenaire au Pakistan par son nom complet.

 

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