Prisonnière des terroristes

Rebecca Bitrus a été enlevée par Boko Haram et elle a été « mariée » avec un terroriste durant deux ans. Après son évasion, elle a retrouvé son mari légitime. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Maiduguri avec son mari et ses quatre enfants. Franco Majok a rencontré cette courageuse chrétienne lors de son récent voyage au Nigéria.

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Rebecca Bitrus avec ses trois fils cadets. Cette chrétienne courageuse a vécu l’enfer sur terre. Mais elle n’a pas craqué. csi

 

Rebecca Bitrus accueille Franco Majok, responsable CSI pour plusieurs pays africains, dans son appartement de la ville de Maiduguri, au nord-est du Nigéria. Elle lui présente fièrement ses quatre fils : le plus jeune, James, a un an et demi ; Francis (4 ans), Christopher (7 ans) et Zakaria (10 ans) vont à l’école. Elle est reconnaissante d’avoir emmené Christopher dans sa fuite.

L’horreur

En août 2014, l’organisation terroriste islamiste Boko Haram attaque Pulka, le village de Rebecca. La jeune femme est enlevée avec ses fils Jonathan et Zakaria. Dans le camp de prisonniers, Rebecca refuse de se convertir à l’islam. Pour la punir, les islamistes noient Jonathan sous ses yeux. « Pendant deux ans, j’ai fait des cauchemars où je revoyais l’atroce agonie de mon fils », se souvient la chrétienne.

Plus tard, Christopher vient au monde. Son père, un terroriste de Boko Haram, a été imposé à Rebecca.

Christopher a 6 mois lorsque l’armée nigériane attaque le camp de prisonniers. Dans la confusion, Rebecca parvient à s’échapper. Elle veut laisser derrière elle Christopher, le fils de l’horreur… mais c’est Zakaria, son fils aîné, qui la supplie de l’emmener.

Sa seconde vie

Après sa fuite, Rebecca est prise en charge par l’armée et conduite en sécurité à Maiduguri. Elle y retrouve son mari Bitrus Gagrema qui avait réussi à s’enfuir lors de l’attaque. Ce dernier est prêt à accepter Christopher comme son enfant et ils décident de se remarier.

Rebecca est reconnaissante que ses fils puissent aller à l’école avec l’aide du diocèse de Maiduguri, un partenaire de CSI. « Mes remerciements vont aussi à CSI. Grâce à votre soutien, j’ai pu ouvrir un magasin, dit-elle en souriant à Franco Majok. Je vends du poisson séché et des haricots pendant que mon mari travaille dans une ferme. Nous vivons en sécurité dans un appartement à Maiduguri. Notre famille s’est agrandie avec la naissance de Francis et de James. Je me réjouis des prochaines années que nous passerons ensemble. » Elle est également reconnaissante qu’elle et son mari puissent subvenir eux-mêmes à leurs besoins. Ils ont même pu mettre de l’argent de côté pour un projet important : la construction d’une petite maison.

Franco Majok est impressionné par la confiance en soi que Rebecca affiche après les terribles événements qu’elle a vécus : « Elle n’a rien laissé paraître et n’a pas non plus mentionné ce qui lui était arrivé. Elle n’a parlé que de son avenir, elle déborde d’espoir. Il faut dire qu’elle puise une partie de sa force dans l’hospitalité et l’amour que le voisinage témoigne à sa famille. »

Reto Baliarda

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