Un pays qui ne trouve pas le repos

La population du Nicaragua est d’un naturel chaleureux. Malheureusement, le pays est constamment en proie à la violence et à la corruption, aux mains des dirigeants répressifs qui se succèdent. L’Église n’est pas épargnée par l’oppression. Ajoutez à cette souffrance les deux violents ouragans qui ont plongé le Nicaragua dans une crise toujours plus profonde.

01_front1

En novembre dernier, deux ouragans dévastateurs ont balayé le pays. Eta et Iota ont rasé une large bande de terre, particulièrement le long de la côte est, alors que les habitants de cette région sont déjà dans une extrême pauvreté. Selon les chiffres officiels, plus de 160 000 personnes se sont retrouvées sans abri et au moins vingt et une sont mortes. Il s’agit des ouragans les plus dévastateurs qui aient jamais frappé le Nicaragua.

Détresse et désespoir

Depuis maintenant plus de deux mois, des milliers de personnes continuent à vivre en plein air, sans aucune protection. Elles souffrent de la faim et de la soif. « L’eau propre est bien trop rare. En désespoir de cause, elles ont commencé à boire l’eau salée de la mer », nous déclare une religieuse, partenaire de CSI. Pour de nombreuses personnes, c’est une simple question de survie.

Malheureusement, la corruption et la violence sont à leur paroxysme.

Une séquence vidéo nous montre le puissant message d’une personne touchée par les ouragans. Elle est assise sur une planche posée dans la boue, dans sa voix se mêlent la tristesse et la colère : « Je remercie Dieu de tout mon cœur, nous avons survécu aux deux ouragans. Mais ces deux ouragans étaient annoncés et le gouvernement n’a rien fait. Où était-il à ce moment-là ? Et maintenant, où est-il ? Aucun plan d’évacuation n’a été élaboré et maintenant nous sommes abandonnés à notre sort. Pour le gouvernement, nous ne comptons pas. »

Un homme d’État populaire se transforme en despote

Daniel Ortega, leader de gauche et président du Nicaragua depuis 2006, était pourtant estimé et respecté. Mais au fil du temps, il s’est transformé en un despote imbu de lui-même.

En avril 2018, lorsque des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement contre les réductions répétées des pensions et des prestations, le gouvernement s’en est pris avec une extrême brutalité aux civils qui protestaient. Ces attaques ont fait plus de 540 morts et de nombreux blessés. Des milliers de personnes sont encore portées disparues aujourd’hui. En outre, des dizaines de milliers de Nicaraguayens ont fui à l’étranger, notamment vers le Costa Rica voisin.

L’Église n’est pas épargnée 

Même ceux qui voulaient soigner ou soutenir de quelque manière que ce soit les victimes de ces attaques étaient automatiquement taxés d’« ennemis de l’État ». Les Églises, elles aussi, ont été considérées comme opposées au gouvernement, car elles venaient en aide à ceux qui souffraient là où elles le pouvaient… et elles continuent à le faire.

Depuis le début de la répression, les Églises et les couvents sont donc placés sous surveillance 24 heures sur 24. Les religieux doivent être très prudents. Une partenaire locale nous explique : « Certains prêtres et évêques ont déjà été attaqués. Nous sommes exposés à l’arbitraire de l’État : nous ne savons jamais où et quand il interviendra. »

En outre, les conséquences de la pandémie du Covid-19 sont dévastatrices pour la population affaiblie. Ainsi, à ce jour, plusieurs milliers de Nicaraguayens sont morts à cause du virus et le gouvernement ne prend aucune mesure pour protéger la population.

Sous le couvert de l’anonymat, un pauvre nous expose son sentiment d’impuissance : « Le plus douloureux, dans tout cela, c’est que les dirigeants actuels nous abandonnent. Ils poursuivent même la répression alors que nous sommes désespérés. Que doit-on penser d’un dictateur qui est hostile à son propre peuple simplement pour satisfaire sa soif de pouvoir ? »

Au service des plus nécessiteux

Depuis plus de vingt ans, les partenaires de CSI se consacrent aux plus pauvres, principalement dans des endroits où d’autres organisations n’osent même pas aller. Les repas chauds, les colis alimentaires, les médicaments, la scolarisation ou encore les foyers protégés pour des jeunes filles abandonnées font partie de l’aide qu’ils fournissent chaque jour avec amour et dévouement.

Les sœurs sont particulièrement sollicitées depuis les ouragans. Après la première phase d’aide d’urgence où elles se sont occupées en priorité des abris, de la nourriture, de l’eau potable et des médicaments, elles aident maintenant à reconstruire les habitations. CSI continuera à se tenir aux côtés de ses partenaires et de la population durement touchée du Nicaragua pour apporter le soutien dont ils ont tant besoin, mais aussi pour manifester un signe de solidarité et d’espoir.

La responsable CSI pour le Nicaragua

Ici, vous pouvez faire un don pour les personnes en détresse au Nicaragua. Merci infiniment ! 

Commentaires

Nous serions heureux que vous nous fassiez part de vos commentaires et de vos ajouts. Tout commentaire hors sujet, abusif ou irrespectueux sera supprimé.


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Votre commentaire a été envoyé.

Le commentaire a été envoyé. Après avoir été vérifié par l'administrateur, il sera publié ici.