Nabeel Masih a de nouvelles perspectives depuis qu’il a commencé sa formation de coiffeur. csi
Nabeel Masih n’avait que 16 ans lorsqu’il a été accusé de blasphème et emprisonné. Il a passé plus de quatre ans à l’isolement. Le 18 mars 2021, Nabeel a finalement été libéré sous caution. Une libération qui a eu lieu dans l’obscurité, en secret, pour éviter la vindicte populaire. Aujourd’hui encore, il vit dans la peur des musulmans radicaux qui continuent de voir en lui un blasphémateur.
De profondes cicatrices
En janvier 2023, je me suis rendue au Pakistan. Les retrouvailles avec Nabeel ont été touchantes. J’ai devant moi un jeune homme qui a encore besoin d’un appui. Ces dernières années pèsent sur son âme comme des blessures ouvertes. Nabeel vit avec des proches dans un quartier chrétien d’une grande ville. Son père ainsi que ses frères et sœurs sont rentrés dans leur village natal, où ils sont agriculteurs. Nabeel n’a pas pu les accompagner, car il doit régulièrement se présenter au tribunal.
Surmonter les obstacles
Peu après sa libération, CSI avait offert au jeune homme un soutien financier pour qu’il puisse suivre une formation de coiffeur. Mais Nabeel ne pouvait pas commencer, car il aurait dû se rendre sur son lieu de travail en moto. Or pour passer l’examen de conduite nécessaire, il lui aurait fallu une carte d’identité et Nabeel fait partie des nombreuses personnes au Pakistan qui ne possèdent pas un tel sésame. Bien sûr, il aurait pu en demander une, mais pour ce faire il devrait se présenter au bureau où il a été accusé de blasphème, ce qui est extrêmement dangereux, car de nombreux musulmans fanatiques de ce quartier continuent d’en vouloir à sa vie. La situation semblait sans issue.
Dieu merci, il a pu trouver une place d’apprentissage dans les environs, où il peut également se rendre à pied. Nabeel est reconnaissant et heureux d’avoir enfin un travail et de pouvoir apprendre un métier dans un environnement protégé. Nous continuerons à apporter notre soutien financier pour que Nabeel puisse terminer sa formation.
La responsable CSI pour le Pakistan
Note: Nabeel Masih ne doit pas être confondu avec Noman Masih, un autre jeune chrétien pakistanais défendu par CSI qui, lui, malheureusement, a été condamné à mort pour blasphème. La plupart des Pakistanais chrétiens que nous rencontrons ont pour nom de famille Masih ce qui signifie Messie.
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