Après le Printemps arabe de 2011, Christian Solidarity International (CSI) a commencé une série de conférences intitulée « L’avenir des minorités religieuses au Moyen-Orient ». Vingt experts dans les domaines des sciences sociales, du journalisme et de la politique ont tenu des exposés sur ce sujet. Presque tous les exposés ont eu lieu en Suisse. Ils viennent d’être rassemblés et publiés dans un livre.
« Les minorités religieuses ont-elles un avenir au Moyen-Orient ? » À ceci, le Dr John Eibner répond dans l’introduction du recueil publié récemment : « Si à la fin du VIIe siècle, cette question avait été soulevée à Constantinople, (…) les sages grecs orthodoxes se seraient alors penchés sur les perspectives de survie de la plus récente minorité religieuse de la région » : la minorité musulmane.
Aujourd’hui, la physionomie du Moyen-Orient est complètement différente : plus de 90 % de la population est musulmane. La majorité d’autrefois, les chrétiens, ne représente plus que 5 % et les juifs ont complètement disparu, sauf en Israël.
« De même que les chrétiens, les communautés alaouites, yézidies, druzes, kakaïes et mandéennes luttent pour leur survie », écrit John Eibner. Ce dernier, sous la direction duquel l’ouvrage a été publié, est un historien suisse-américain qui travaille pour l’organisation de défense des droits de l’homme Christian Solidarity International (CSI) en tant que responsable pour le Moyen-Orient.
CSI avait appelé à agir déjà fin 2011, en lançant une alerte face au génocide menaçant les minorités religieuses du Moyen-Orient. Auparavant, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et l’ancien président du Liban, Amine Gemayel, avaient eux aussi dénoncé fortement cette situation. Mais à l’époque, l’avertissement n’avait guère été écouté. Ce n’est qu’en mars 2016 que le Gouvernement américain a enfin qualifié de « génocide » la façon dont l’État islamique (EI) s’est acharné contre les chrétiens, les yézidis et les musulmans chiites.
Le Printemps arabe est rapidement passé sous la domination des islamistes, cédant ainsi la place à un hiver balayant les impulsions révolutionnaires premières. Cet hiver s’est abattu de façon particulièrement forte sur les minorités religieuses. C’est pour cela que CSI a lancé en 2012 une série de conférences qui a donné son titre au livre : The Future of Religious Minorities in the Middle East (« L’avenir des minorités religieuses au Moyen-Orient »). Vingt experts dans les domaines des sciences sociales, du journalisme et de la politique ont exposé leurs opinions sur ce sujet. Ils viennent tous d’horizons divers et ont des visions du monde très différentes. Si certains ont évoqué un espoir pour l’avenir, d’autres se sont montrés bien plus pessimistes.
Aujourd’hui, le Dr John Eibner, au nom de CSI, présente les exposés de ces experts rassemblés dans un livre publié en anglais par la maison d’édition Lexington Books (Rowman & Littlefield). À la fin de son introduction, M. Eibner constate : « Les lecteurs de ce volume n’y distingueront que peu de lueurs d’espoir à l’horizon. Si les habitudes institutionnalisées des principaux acteurs régionaux et des grandes puissances ne peuvent être brisées, l’avenir est bien sombre en effet. »
Images en haute résolution (fichier zip, 20 Mo, utilisation gratuite, source:CSI
Pour commander le livre (en anglais) ou demander un exemplaire de presse gratuit, s’adresser à info@csi-france.fr.
Les auteurs
Hélène Rey
helene.rey@csi-int.org
+41 44 982 33 74
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