L’oppression s’intensifie en Nouvelle-Guinée occidentale

La situation en Nouvelle-Guinée occidentale, une région habitée principalement par des chrétiens, est en train d’atteindre un point critique. Depuis que l’armée de libération autochtone TPNPB a été déclarée « groupe terroriste » par le gouvernement indonésien, les civils craignent toujours plus la répression exercée par l’armée indonésienne. CSI soutient le travail des Églises locales en matière de droits de l’homme.

12_westpapua1

Fin avril 2021, un haut responsable de la police indonésienne a été tué lors d’une fusillade entre l’armée et la TPNPB (West Papua National Libération Army) dans le kabupaten (« municipalité ») de Puncak Jaya, une région située dans les montagnes. Le président Joko Widodo a immédiatement déclaré le TPNPB un groupe terroriste. Il a envoyé des centaines de soldats supplémentaires en Nouvelle-Guinée occidentale avec l’ordre de poursuivre et d’arrêter tous les rebelles. Le chef du Parlement indonésien, Bambang Soesatyo, a appelé le gouvernement à écraser les rebelles. « Nous pourrons parler des droits de l’homme plus tard », a-t-il dit en riant.

Les journalistes, l’Église et les militants des droits de l’homme en Nouvelle-Guinée occidentale sont inquiets : qualifier les groupes armés de Nouvelle-Guinée occidentale de terroristes est une nouvelle tentative du gouvernement pour faire taire la voix des habitants qui réclament justice. Le prêtre catholique John Dionga est particulièrement franc : « C’est un moyen pour l’armée de tuer tous ceux qu’elle soupçonne d’être rebelles. »

Sur le territoire de Puncak Jaya, des milliers de personnes ont déjà fui dans la jungle environnante. L’armée a pris le contrôle de plusieurs dispensaires et écoles. Des civils sont arrêtés et interrogés sans raison.

Il faut renforcer les droits de l’homme

Pour fortifier l’Église dans le domaine des services sociaux et des droits de l’homme, CSI soutient l’expansion d’un centre qui a son siège dans la capitale Jayapura : le Center for Human Rights, Social and Pastoral Studies. Cela permettra de renforcer la communication entre les bénévoles et les dirigeants des Églises locales. En outre, ce point de contact permettra de recevoir et de transmettre rapidement des informations issues de toutes les régions au sujet de la situation des droits de l’homme.

En outre, en réponse au climat d’insécurité qui règne à Jayapura, les partenaires locaux de CSI ont organisé un séminaire sur les troubles actuels dans le haut plateau de Nouvelle-Guinée occidentale. Des membres de diverses Églises ainsi que des représentants de l’association Papuan People’s Council et des journalistes y ont participé.

À la fin, un communiqué de presse présentant les résultats les plus importants du séminaire a été envoyé. Il s’agit d’une démarche importante, sachant qu’il est de plus en plus difficile pour les journalistes d’entrer en Nouvelle-Guinée occidentale et de rédiger des rapports indépendants. En outre, internet y est fréquemment paralysé.

CSI organisera d’autres séminaires en Nouvelle-Guinée occidentale pour soutenir les Églises et améliorer la situation sur le plan des droits de l’homme.

La responsable CSI pour l’Indonésie

Source : The Sidney Morning Herald

Commentaires

Nous serions heureux que vous nous fassiez part de vos commentaires et de vos ajouts. Tout commentaire hors sujet, abusif ou irrespectueux sera supprimé.


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Votre commentaire a été envoyé.

Le commentaire a été envoyé. Après avoir été vérifié par l'administrateur, il sera publié ici.