La traite des êtres humains continue de sévir : CSI ne baisse pas les bras

La crise du Covid-19 a exacerbé la pauvreté déjà très répandue et a favorisé la traite des êtres humains. Les destins bouleversants de Prema et de Shanti montrent à quel point les proxénètes sont dénués de scrupules. Le foyer protégé de CSI héberge déjà dix-huit jeunes filles.

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Prema (10 ans) est issue d’un milieu extrêmement pauvre. Le peu d’argent que sa mère ramène à la maison est dilapidé par son père alcoolique. Sa mère est presque toujours absente et son père n’est présent que physiquement. Prema n’a jamais pu aller à l’école et passe la majeure partie de son temps seule à la maison.

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, elle souffre régulièrement de la faim. Quelle aubaine pour elle lorsqu’un homme « sympathique » lui offre de la nourriture ! Il lui fait des promesses alléchantes et la persuade facilement de l’accompagner à Delhi.

Mais le voile tombe dès son arrivée : elle est exploitée par une famille où elle doit gérer le ménage dans des conditions inhumaines. Elle n’a presque rien à manger, souffre d’un manque de sommeil chronique, elle est battue et régulièrement violée par le maître de maison.

Libérée grâce aux partenaires CSI

Lorsque la mère apprend que sa fille a disparu, elle part à sa recherche et rencontre l’équipe locale de CSI. Grâce, entre autres, à une bonne coopération avec la police, Prema est libérée après huit mois. Mais la situation dans sa famille étant trop risquée, les partenaires du CSI lui proposent une prise en charge dans le foyer protégé. Grâce à des soins professionnels et affectueux, Prema se remet lentement de son traumatisme. Elle aime aller à l’école et peut enfin manger à sa faim.

La pandémie augmente la vulnérabilité

Même avant la pandémie, l’Inde détenait le triste record mondial du nombre de victimes de la traite des êtres humains, avec plus de 18 millions de personnes touchées. Les enfants et les jeunes des zones rurales sont particulièrement menacés. Selon les chiffres officiels, environ 30 % des 1,3 milliard d’Indiens vivaient déjà en dessous du seuil de pauvreté (1 dollar 90 par jour) avant la pandémie. Le nombre d’Indiens vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de façon spectaculaire en quelques mois en raison des conséquences dévastatrices du confinement. Cette terrible réalité a mis en place un terreau idéal pour la traite des êtres humains.

Les parents doivent s’absenter

Depuis le début de l’assouplissement des mesures de confinement, de trop nombreux parents sont obligés de quitter la maison durant plusieurs jours pour gagner un peu d’argent permettant d’assurer la survie de leur famille. Ce faisant, ils doivent laisser leurs enfants non protégés seuls à la maison.

C’est ce qui est arrivé à la famille de Shanti (12 ans).

Une proie facile

Ses parents, qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts avant la pandémie, perdent leur emploi à cause du confinement… et la famille s’enfonce de plus en plus dans une spirale de misère.

Sachant que ses parents ne sont pas à la maison, une connaissance de la famille rend visite à la jeune fille et lui offre un emploi à Delhi. Sans le dire à personne, Shanti quitte sa maison pour la suivre. Elle rêve de gagner un peu d’argent pour sa famille… mais dès son arrivée à Delhi, elle est traînée dans une maison close. Aucun mot ne peut exprimer ce que vit Shanti depuis ce jour.

Désemparés, les parents de Shanti se tournent vers les partenaires de CSI, dont ils savent qu’ils collaborent avec la police pour sauver les enfants enlevés. Après plus de sept mois, Shanti est enfin libérée des griffes des trafiquants. Malheureusement, les propriétaires de la maison close ne peuvent pas être punis, mais la ravisseuse est au moins arrêtée. Shanti est de retour dans sa famille où elle est prise en charge par un partenaire de CSI.

Dix-huit filles dans le foyer

À la mi-2019, les six premières filles libérées de la traite ont été admises au foyer protégé géré par les partenaires de CSI. Ce foyer héberge désormais dix-huit jeunes filles. Elles ont toutes connu des souffrances indescriptibles. Elles sont reconnaissantes d’être protégées et préparées pour l’avenir. Une pensionnaire déclare : « Je me sens tellement bien ici : protégée, aimée et bien nourrie. Pendant notre temps libre, nous aimons jouer dehors, bavarder et jardiner. »

Un immense cadeau

La responsable du foyer se réjouit du chemin parcouru par les jeunes filles : « Au début, elles sont très renfermées et il est difficile d’établir le contact avec elles. C’est d’autant plus beau quand elles prennent lentement confiance et se développent pas à pas. Quelle émotion de les voir maintenant jouer et rire, de savoir qu’elles peuvent oublier un instant leurs expériences traumatisantes ! Et quel cadeau de pouvoir donner à ces filles un peu d’amour, de respect, de joie et de confiance ! »

D’autres places

Malgré les conditions difficiles dues à la pandémie, les partenaires de CSI ont pu poursuivre le travail contre la traite des êtres humains en Inde. En 2021, nous continuerons à sauver le plus grand nombre possible de victimes de la traite des êtres humains. Dans le cadre de ce travail, nous accueillerons également davantage de jeunes filles libérées dans notre foyer protégé.

La responsable CSI pour l’Inde

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