Mi-août 2013, une vague de violence jamais vue depuis cent ans s’est abattue sur les chrétiens d’Égypte. Parmi les bâtiments détruits se trouvait une école franciscaine. Grâce à l’aide de CSI, elle a récemment pu rouvrir ses portes.
Des islamistes ont envahi l’école des franciscaines de Beni Suef. Ils ont hissé le drapeau d’Al-Qaïda sur le toit du bâtiment qui datait de 1898 avant de l’incendier. Ensuite, ils ont forcé les sœurs franciscaines à parcourir les rues comme un butin de guerre. C’était en août 2013. Environ 130 autres institutions, églises, écoles, magasins et maisons de chrétiens avaient également été détruits par la foule islamiste.
Le gouvernement égyptien avait promis de reconstruire les bâtiments détruits. En ce qui concerne l’école, il a tenu parole. Cela tient peut-être au fait que le général Taher Abdallah avait lui-même fréquenté cette école autrefois. En effet, il fait partie des dizaines de milliers d’élèves chrétiens et musulmans qui ont obtenu une bonne formation dans cette institution et il est ensuite devenu directeur du département de construction militaire.
La reconstruction du bâtiment est financée par le gouvernement, mais le soutien s’arrête là. Qu’en est-il de l’aménagement des salles de classe, des uniformes et du matériel éducatif? Le responsable de mission CSI John Eibner avait visité l’école détruite et avait promis le soutien nécessaire. Fin septembre 2014, l’école a pu être inaugurée officiellement. «Nous sommes très reconnaissantes envers CSI qui a permis la réouverture de notre école», nous écrit Sœur Angelita, la sœur supérieure des franciscaines en Égypte. «Merci beaucoup à tous ceux qui ont contribué à ce que les 700 enfants puissent à nouveau aller à l’école!»
CSI: Quelle est la situation en Égypte après le Printemps arabe?
John Eibner: L’avènement du général Sisi au pouvoir est un soulagement pour la plus grande partie de la population. On craignait que l’Égypte, sous le contrôle des Frères musulmans, se dirige vers une catastrophe semblable à celle qui a lieu en Libye, en Syrie ou en Irak. Dans la perspective de nombreux Égyptiens, le général Sisi a sauvé le pays.
Environ 10 % de la population est chrétienne. Leur situation s’est-elle améliorée?
Sous les Frères musulmans, la situation des Coptes s’était de plus en plus détériorée. Le général Sisi a pu arrêter cette évolution. Publiquement, il traite très respectueusement les responsables coptes des églises, ainsi que ceux qui ont des charges économiques ou scientifiques. Malgré tout, l’extrémisme et le zèle religieux continuent à être présents dans la société égyptienne. Des criminels et des islamistes poursuivent leurs actes de violence envers les chrétiens. Il y a même encore des enlèvements. Pour les chrétiens, les postes de direction dans l’armée et dans l’administration restent pratiquement inatteignables. L’engagement en faveur de la liberté de religion reste essentiel, nous espérons qu’il sera mené en collaboration avec les autorités.
Auteur: Adrian Hartmann
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