Chaque automne, CSI-Suisse invite des partenaires de mission CSI afin qu’ils nous parlent de leur travail. Les 29 et 30 octobre, lors de la Journée CSI, environ 220 participants ont eu un aperçu de ce qui se passe dans nos pays de mission, l’Inde, la Syrie, le Pakistan et le Nigéria.
« La traite des êtres humains est comme une toile d’araignée », explique la juriste Mme Parul Singh* aux personnes présentes. Elle rappelle que ce sont souvent les propres parents, amis ou connaissances qui vendent et laissent exploiter les victimes de cet odieux système. Avec son équipe, Mme Parul Singh informe donc la population rurale en Inde. Elle sauve aussi, autant que possible, les victimes. Ces dernières obtiennent une demeure sûre et elles sont prises en charge pour qu’elles puissent gérer leur traumatisme. Mme Parul Singh travaille depuis trois ans avec CSI. Lorsqu’elle évoque les statistiques, elle ne veut pas céder au pessimisme : elle considère simplement la vie de chaque individu.
Lors de son exposé, Sœur Sara* retrace une fois de plus la souffrance des personnes en Syrie. La partenaire de mission CSI en Syrie est elle-même touchée par la guerre et a dû s’enfuir de la ville de Homs qui a connu de nombreux combats, pour se rendre sur la côte méditerranéenne. La guerre ôte souvent l’énergie de vivre aux gens : « Moi aussi, je me sens à bout de forces », admet-elle ouvertement. Elle n’a pas hésité à attirer l’attention sur les conséquences pernicieuses des sanctions imposées par la Suisse, l’Europe et les USA, qui ont surtout des effets sur la population civile. Le prix des aliments ou de médicaments de première nécessité sont souvent devenus hors de prix. Des témoignages impressionnants et des photos de son travail avec les enfants et les familles de réfugiés ont aussi offert aux visiteurs un autre aperçu plus optimiste à propos de ce pays souffrant. « La Syrie comme nous l’aimons ne mourra pas. Nous ne la perdons pas. »
Deux des quatre groupes terroristes les plus redoutables du monde sont actifs au Nigéria. Boko Haram est très connu, mais nos médias n’évoquent pas souvent les attaques mortelles croissantes menées par les bergers peuls contre les agriculteurs chrétiens. Et malgré des chiffres bouleversants, l’État ne fait aucun effort pour s’opposer aux agresseurs ou pour protéger la population. Le coordinateur de mission CSI Franco Majok visite régulièrement les victimes de leurs attaques : « Avec le soutien financier pour permettre une opération ou pour mettre en place une petite entreprise, nous permettons à certaines personnes de vivre de façon indépendante et avec dignité. »
Notre partenaire de mission CSI, le pasteur Latif*, a également tenu un exposé impressionnant sur l’aide apportée aux opprimés et aux personnes persécutées au Pakistan, où les minorités sont fortement discriminées. Environ 90 % de tous les chrétiens sont touchés par une grande pauvreté et ne peuvent guère payer une formation scolaire. Le pasteur et sa femme Esther* ont ouvert trois écoles au milieu de bidonvilles chrétiens ; plus de 1000 enfants ont maintenant accès à la formation.
Pour les chrétiens au Pakistan, la formation est très importante. Elle permet aussi de lutter contre les abus de la loi sur le blasphème : « Des accusations peuvent être évitées si chaque chrétien est au courant des lois sur le blasphème. Mais pour cela, il faut une formation scolaire », explique le pasteur Latif. En outre, les partenaires de mission pakistanais et CSI soutiennent les victimes d’attentats à la bombe en apportant des contributions financières pour des opérations et fournissent une aide alimentaire.
CSI remercie les amis de CSI d’être venus et les bénévoles pour leur engagement lors de la Journée CSI. Nous nous réjouissons de l’année prochaine.
Les exposés des partenaires de mission seront bientôt en ligne.
Corinne Germann | Reto Baliarda | Adrian Hartmann
* Nom fictif (pour des raisons de sécurité)
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