Depuis 2011, le pasteur Behnam Irani est incarcéré dans la plus grande prison d’Iran. Il dirigeait des Églises clandestines. Comme lui-même est un ancien musulman, il est considéré comme un apostat et il a échappé de peu à une condamnation à mort. Il ne doit être libéré qu’en 2017.
«J’ai été incarcéré parce que je crois en Jésus Christ et parce que j’ai échangé avec des frères et sœurs dans la foi.» D’une manière ou d’une autre, Behnam Irani a réussi à faire sortir ces lignes de la prison de Karaj, où il est détenu malgré son innocence, régulièrement battu et torturé.
En 2006, ce père de famille avait déjà subi une courte peine de prison pour «atteinte à la sécurité d’État». Il était responsable de plusieurs Églises de maison où d’anciens musulmans se rassemblaient clandestinement, ce que l’Iran considère comme de la propagande hostile à l’État.
En 2008, il a été une nouvelle fois condamné à cinq ans de prison avec sursis.
En 2010 enfin, il a été arrêté pour la troisième fois lors d’une réunion d’Église de maison et placé en détention provisoire.
En janvier 2011, le verdict est tombé: Behnam Irani est condamné à une peine de prison d’une année additionnée aux cinq ans qui avaient été prononcés avec sursis. Il devrait donc rester en prison jusqu’en 2017. Le tribunal a souligné la clémence de cette sentence, sachant que la loi l’aurait autorisé à prononcer la peine de mort. En effet, Behnam Irani est un ancien musulman et sa conversion au christianisme en fait un apostat de l’islam!
Depuis 2011, le pasteur est détenu dans la plus grande prison iranienne, celle de Ghezel-Hesar, à Karaj. Les prisonniers politiques, comme lui, sont entassés dans la même cellule que des assassins et des criminels dangereux. On nous rapporte régulièrement l’existence de cellules d’isolement sordides ainsi que des cas de torture et même de meurtres au cœur même des murs de prison.
Behnam Irani a été battu et torturé à plusieurs reprises. Il a sûrement aussi été puni parce qu’il avait réussi à faire sortir de la prison la lettre déjà mentionnée en fin 2013. Il y écrit encore: «Le régime islamique d’Iran persécute sans répit tous les non-musulmans.»
Suite à des problèmes d’intestin chroniques, le pasteur a été hospitalisé et opéré en février 2014. Il n’a pas eu le temps de se remettre qu’il était déjà de retour en prison.
Le 7 juin 2014, les gardiens l’ont sorti de sa cellule. Plusieurs semaines plus tard, il y revenait… à bout de force. Plusieurs semaines d’isolement carcéral durant lesquelles il était confronté à la police secrète. Souvent, on l’interrogeait durant plusieurs heures sans répit. La police secrète l’accusait de communiquer avec les médias et l’a menacé d’un prolongement de peine. Sa Bible et les quelques écrits qu’il pouvait jusqu’à présent lire dans sa cellule lui ont été confisqués.
En février 2013, nous avions déjà lancé un appel à protester contre l’incarcération de Behnam Irani. Hélas, il est encore en prison. L’an dernier, l’élection de Hassan Rohani à la présidence du pays nous avait permis de nourrir un nouvel espoir. Celui que l’on considère comme modéré avait promis la libération de prisonniers politiques… mais rien n’a changé dans la situation du pasteur. Ne nous décourageons pas!
Avec la condamnation et l’incarcération de Behnam Irani, l’Iran déroge au Pacte international relatif aux droits civiques et politiques (Pacte II de l’ONU), dont l’article 18 garantit à tout citoyen la pleine liberté de religion. L’Iran, qui a pourtant ratifié ce pacte, continue de ne pas respecter la liberté de religion et d’opprimer sans relâche ceux qui abandonnent l’islam.
Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux… ni devant les violations des droits de l’homme qui ont lieu en Iran, ni devant le sort du pasteur Behnam Irani. Appelez le président iranien M. Rohani à le libérer!
Sources: CSI | Deutschlandradio | Internationale Gesellschaft für Menschenrechte | Mohabat News | BosNewsLife
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