Le Haut-Karabakh abrite certaines des plus anciennes églises du monde. csi
Pendant neuf mois, l’Azerbaïdjan a assiégé le Haut-Karabakh en bloquant la seule route qui reliait le territoire à la République d’Arménie.
Sous le blocus, la faim a augmenté, des milliers de personnes ont été privées de soins médicaux et de nombreuses femmes enceintes ont perdu leur bébé. Le manque de carburant a rendu impossible le transport de la nourriture des jardins des villages vers la ville ou l’acheminement des malades vers l’hôpital. Des snipers azerbaïdjanais ont tiré sur des agriculteurs arméniens qui tentaient de cultiver de la nourriture.
À la mi-septembre, il n’y avait plus de farine pour le pain dans tout le pays.
Attaque généralisée
Le 19 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une attaque totale contre le Haut-Karabakh. Il a bombardé des zones civiles et utilisé des bombes à fragmentation illégales. 50 000 personnes, soit près de la moitié de la population, ont été chassées de chez elles. Dans la capitale, Stepanakert, elles se sont réfugiées dans des caves et des églises. Beaucoup d’autres ont dormi en plein air.
Une femme du nom de Sofik, du village de Sarnaghbyur, a déclaré que lorsque l’attaque a commencé, elle a essayé de rassembler les enfants de son village sous un groupe d’arbres afin qu’ils puissent se mettre à l’abri en groupe. Les forces azerbaïdjanaises ont alors bombardé les arbres. De nombreux enfants ont été tués et blessés.
Le 20 septembre, les dirigeants arméniens du Karabakh ont accepté un cessez-le-feu, en vertu duquel ils acceptaient de rendre leurs armes et de négocier la « réintégration » dans l’Azerbaïdjan.
Mais les attaques azerbaïdjanaises se sont poursuivies au moins un jour de plus, et les troupes azerbaïdjanaises ont occupé toutes les routes principales du Karabakh, ce qui signifie que les habitants des villages périphériques ont été coupés du reste du territoire. De nombreux blessés sont morts parce qu’ils n’ont pas pu être évacués.
Début des déportations
Le 24 septembre, les Russes ont commencé à déporter toute la population arménienne du Haut-Karabakh vers l’Arménie. Vardan Tadevosyan, partenaire de projet de CSI, nous a raconté qu’à Stepanakert, la capitale, tout le monde cherchait cinq litres de carburant pour se rendre en Arménie.
Cette guerre a détruit l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde. Un grand nombre des plus anciennes églises du monde risquent maintenant d’être profanées ou démolies.
Aide d’urgence
L’engagement de CSI envers le peuple arménien – la première nation chrétienne de l’histoire – se poursuit. Nous avons acheminé de l’aide dans le sud de l’Arménie pour faire face à l’afflux de 120 000 réfugiés du Haut-Karabakh. Leur chemin vers la réinstallation sera long et difficile. Nous travaillons avec des partenaires en Arménie pour répondre à ces besoins.
Nous sommes également en discussion avec Vardan Tadevosyan pour rétablir le centre de réhabilitation Caroline Cox en Arménie. Pendant plus de 20 ans, le centre a fourni des soins de pointe au Karabakh à des personnes handicapées et blessées lors des guerres de 1988-1994, 2016 et 2020. Si Dieu le veut, ce travail se poursuivra.
La menace qui pèse sur le peuple arménien n’est pas terminée. Le génocide arménien se déroule par étapes depuis 1894. Les idéologies de la suprématie islamique et du nationalisme pan-turc semblent exiger la destruction de ce peuple chrétien obstinément libre en son sein. Déjà, la Turquie et l’Azerbaïdjan font des gestes menaçants vers le sud de l’Arménie, et la propagande de l’État azerbaïdjanais a déclaré que la plus grande partie ou la totalité de la République d’Arménie était « l’Azerbaïdjan occidental », dans lequel « nous devons retourner ».
Le travail essentiel de solidarité chrétienne se poursuit.
Joel Veldkamp
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